L’autoconsommation pour les installations photovoltaïques

Définition

L’autoconsommation : c’est la part de l’électricité produite qui a été consommée sur place. Ainsi, pour une même installation, plus le pourcentage d’autoconsommation est élevé, moins il y a d’électricité injectée sur le réseau.

L’autoproduction : c’est la part de l’énergie consommée qui a été produite sur place. Ainsi, le pourcentage d’autoproduction est élevé, plus le bâtiment est indépendant au niveau énergétique.

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Généralités

L’électricité générée par une unité de production, par exemple une centrale photovoltaïque, peut être valorisée par deux voies : soit l’électricité est injectée en totalité sur le réseau (vente à EDF Obligation d’Achat, « EDF-OA »), soit elle est consommée sur place. L’injection de l’électricité sur le réseau a été historiquement l’option préférée car la rémunération proposée par les tarifs de rachats permettait de garantir le retour sur investissement en quelques années (entre 10 et 15 ans). Cependant, ces tarifs de rachats sont en baisse constante (atteignant aujourd’hui 18,55 c€/kWh pour les installations de moins de 3 kWc). Par ailleurs, le prix de l’électricité du réseau relativement faible en France n’a pas favorisé, pour des raisons économiques donc, la consommation de sa propre énergie électrique. Or, cette démarche d’autoconsommation présente plusieurs atouts : une dépendance réduite au réseau, un évitement des coûts de raccordement, et dans certains cas, une meilleure gestion des pics de consommation.

Il est donc intéressant d’utiliser simultanément ces deux indicateurs pour évaluer les performances énergétiques d’un bâtiment.
Rappelons que les deux principes – autoconsommation et injection sur le réseau – ne sont pas incompatibles. Il est possible d’autoconsommer une partie de la production générée par une installation électrique, tout en injectant le surplus sur le réseau. Néanmoins, le surplus peut ne pas faire l’objet d’un rachat (et n’est donc pas valorisé) et des coûts de raccordement doivent alors être prévus.

Courbe d'autoproduction et d'autocosommation

Autoconsommation totale de la production :

On parle d’autoconsommation totale lorsque le producteur consomme totalement sa production et il qu’il n’y a aucune vente du surplus. En cas d’autoconsommation totale, le producteur doit signer une convention d’autoconsommation, une CAC, avec ENEDIS. Pour une installation de moins de 36 kVA, la demande s’effectue sur le portail web ENEDIS, la mise en service est ensuite réalisée sous quinze jours calendaires.
Selon la doctrine, l’autoconsommation totale est rare. En effet, elle suppose une adéquation totale entre la disponibilité et besoin énergétiques de l’auto-producteur ; ou dans les faits, un niveau de consommation bien supérieur.
L’article L.315-5 du Code de l’énergie dispose qu’en cas de surplus d’électricité non autoconsommée pour des installations de moins de 3 kW, cette dernière pourra être injectée sur le réseau « à titre gratuit ».

 

Autoconsommation partielle avec vente du surplus :

On parle d’autoconsommation partielle lorsque l’auto-producteur ne consomme qu’une partie seulement de sa production d’électricité. La partie de l’électricité produite et non consommée sera vendue à l’acheteur obligé (EDF-OA) sur le réseau public de distribution de l’électricité. Ce système permet de garantir l’évacuation excédentaire de la production. Il est également possible, pour le producteur, de vendre le surplus d’électricité non à EDF-OA mais à un tiers, ce qui suppose la conclusion d’un contrat de vente de gré à gré avec le tiers et elle. Cette dernière hypothèse se vérifie surtout dans le cadre de l’autoconsommation dite collective. En tant que producteur et consommateur, l’auto-producteur devra conclure une Convention de Raccordement Accès et Exploitation (CRAE) avec ENEDIS.
Pour modifier la valeur de son autoconsommation, différentes stratégies peuvent être mises en place. La méthode la plus simple consiste à modifier sa consommation électrique en essayant de faire correspondre les pics de consommation avec le pic de production, par exemple en utilisant des minuteurs et des programmateurs pour lancer les appareils ménagers vers midi. Il est aussi possible de stocker le surplus de production dans des batteries, et ainsi atteindre une autoconsommation élevée (de l’ordre de 90%).

Autoconsommation individuelle et collective :

On distingue aujourd’hui deux manières de pratiquer l’autoconsommation.
L’autoconsommation individuelle correspond au cas où le producteur consomme ce qu’il a produit avec possibilité de revendre le surplus de production. L’autoconsommation est qualifiée de collective lorsqu’un ou plusieurs producteurs et un ou plusieurs consommateurs situés en aval d’un même poste public de transformation d’électricité se lient autour d’un contrat de distribution spécifique. L’autoconsommation collective se distingue de la distribution classique par le dispositif de comptage et d’affectation des flux, qui repose sur le principe de la répartition de la production entre un ou plusieurs consommateurs (principe du comptage virtuel), appliqué par le gestionnaire de réseau.

Autoconsommation collective avec compteurs virtuels

 

A lire : Les aspects financiers et juridiques de l’autoconsommation