L’éolien et la biodiversité

Le développement des parcs éoliens soulève généralement des préoccupations quant à leurs incidences sur la biodiversité. Il est important de noter que de nombreuses études sont menées sur ce sujet, et des analyses détaillées sont effectuées avant chaque projet éolien afin d’évaluer son impact potentiel sur la biodiversité présente dans la zone d’implantation. Si l’impact est significatif, le projet est repensé ou abandonné. Afin de minimiser les répercussions écologiques tout en favorisant une intégration respectueuse des parcs éoliens dans leur environnement naturel, la méthode ERC (Eviter, Réduire, Compenser) est utilisée. Cette approche repose sur une série de mesures visant à anticiper, évaluer et atténuer les effets négatifs potentiels sur la faune et la flore locales, voire à compenser les pertes inévitables de biodiversité.

Les facteurs pris en compte dans l’implantation d’un parc éolien

La zone d’implantation d’un parc éolien est définie selon des contraintes réglementaires, techniques et environnementales. En France, un parc éolien est soumis à un cadre réglementaire strict : les éoliennes sont classées ICPE (installations classées pour la protection de l’environnement). Ce régime implique la réalisation d’une étude d’impact environnemental afin d’évaluer et de limiter les effets potentiels sur l’environnement. De cette étude découle la mise en place d’une démarche Éviter, Réduire, Compenser (ERC) pour minimiser les impacts négatifs. Les principaux facteurs pris en compte lors de l’implantation d’un parc éolien sont les suivants :

  • L’analyse des gisements de vent : permet de déterminer si la force et la régularité du vent sont suffisantes pour garantir une production d’énergie optimale.
  • La proximité aux habitations : une distance minimale obligatoire de 500 mètres avec les habitations doit être respectée selon les réglementations en vigueur.
  • Les paysages et le patrimoine : selon les textes juridiques, les parcs éoliens doivent s’intégrer harmonieusement dans leur environnement pour préserver la beauté naturelle et le patrimoine culturel de la région.
  • Les radars et les servitudes aéronautiques : les éoliennes ne doivent pas interférer avec les équipements de navigation et de surveillance aérienne.
  • Le raccordement au réseau électrique : le parc éolien doit être raccordé au réseau public d’électricité.
  • L’hydrologie, les zones humides, les cours d’eau : les caractéristiques hydrologiques du site, incluant les zones humides et les cours d’eau, doivent être prises en compte. L’objectif est de protéger ces milieux sensibles et de prévenir tout risque d’inondation ou de perturbation des écosystèmes aquatiques.
  • La biodiversité, et la protection des espèces : l’impact sur la biodiversité et la protection des espèces locales est une préoccupation majeure. Des études d’impact environnemental sont réalisées pour s’assurer que les éoliennes ne perturbent pas la faune et la flore, notamment les espèces protégées. Des mesures sont également mises en place afin de réduire au maximum l’éventuel impact écologique.
Pluvier doré - biodiversité et éolien
© Jessica JOACHIM

La méthode ERC – Eviter, Réduire, Compenser

La séquence ERC (Eviter – Réduire – Compenser) a été développée afin de garantir la prise en compte des enjeux environnementaux dans la conception d’un projet. Inscrite au Code de l’Environnement, elle permet de donner un cadre standardisé et une hiérarchie entre les mesures de protection de la biodiversité, par ordre de priorité. La méthode ERC permet de s’assurer qu’il n’y ait aucune perte nette de biodiversité, voire de tendre vers un gain.

Eviter : permet d’éviter les incidences négatives dès la conception du projet. En phase de conception du projet, cela peut se traduire par des mesures d’évitement géographique, comme la modification de l’emprise, de la localisation ou du tracé d’un projet pour éviter tout impact sur un milieu sensible.
En phase de chantier, des mesures d’évitement temporel peuvent être mises en œuvre, en adaptant par exemple le calendrier des travaux au cycle biologique de la faune sensible, en évitant les travaux nocturnes ou en planifiant les interventions hors des périodes de reproduction.

Réduire : fait référence à la réduction des impacts environnementaux qui ne peuvent pas être complètement évités. Cette étape consiste à concevoir et à mettre en œuvre des mesures pour limiter l’étendue et l’intensité des effets négatifs sur l’environnement. En phase de chantier, cela peut inclure des mesures de réduction géographique, telles que l’installation de barrières provisoires pendant la période de passage des engins afin d’empêcher les amphibiens d’entrer sur la zone de chantier, réduisant ainsi le risque d’écrasement.
En phase d’exploitation, des mesures de réduction technique peuvent être appliquées, comme la mise en place d’un plan d’arrêt des éoliennes lors des périodes favorables à l’activité des chauves-souris, limitant ainsi le risque de collision.

Compenser : lorsque les impacts environnementaux ne peuvent ni être évités ni suffisamment réduits, il est nécessaire de compenser ces dommages en mettant en place des mesures de compensation écologique. Cela peut inclure la création d’habitats alternatifs ou la restauration/réhabilitation de milieux dégradés.

Ces trois étapes peuvent être complétées par des mesures d’accompagnement. Les mesures d’accompagnement ne sont pas identifiées par la réglementation. Elles servent à améliorer l’efficience ou donner des garanties supplémentaires de succès environnemental aux mesures ERC.

JPee doit avoir un contrôle complet de l’impact environnemental du parc éolien sur l’ensemble des étapes de son cycle de vie. Pour cela, des mesures de suivi sont réalisées. Elles ont pour but de déterminer l’impact effectif des mesures mises en place et donc de s’assurer de l’atteinte des objectifs fixés à savoir une non-perte voire un gain de biodiversité.

Par exemple, un suivi environnemental (défini par l’arrêté ICPE du 26 août 2011) est mis en place dès la première année d’exploitation du parc éolien puis est renouvelé a minima tous les dix ans. Il a notamment pour but d’estimer la mortalité de l’avifaune et des chiroptères due à la présence des éoliennes. Si un impact significatif est identifié, des mesures correctives adaptées sont appliquées et le suivi est renouvelé.

Parc éolien de Coulours - biodiversité et éolien

Focus sur les mesures environnementales au parc éolien du Moulin d’Emanville

Le parc éolien du Moulin d’Emanville est le plus grand parc éolien de JP Energie Environnement. Avec ses 19 éoliennes, le parc représente des enjeux environnementaux importants. Une série de mesures environnementales rigoureuses ont ainsi été déployées pour concilier l’exploitation énergétique avec la préservation de la biodiversité locale.

Durant la phase de construction

Dès le démarrage du chantier, un suivi écologique rigoureux est instauré, incluant le balisage préalable des zones de sensibilité faunistique et la mise en place de mesures pour préserver les habitats remarquables non initialement identifiés.

Un aspect crucial de notre approche est l’éloignement temporaire des animaux vers des habitats naturels comparables, assurant ainsi la continuité de leurs cycles vitaux pendant les travaux. Ce processus est complété par un suivi ornithologique détaillé pour garantir que les opérations n’impactent pas négativement les populations d’oiseaux sensibles comme le busard Saint-Martin, la buse variable et le faucon crécerelle.

Pour intégrer harmonieusement le parc éolien dans son environnement, des plantations stratégiques de haies sont réalisées. Ces haies visent notamment à masquer visuellement les éoliennes depuis les habitations proches, et à créer un habitat pour diverses espèces.

Les aménagements temporaires et permanents sont systématiquement réalisés en dehors des aires naturelles remarquables, avec une attention particulière à la préservation des zones boisées et du réseau de haies et d’arbres isolés environnants. De plus, des prescriptions strictes sur la ressource en eau sont appliquées tout au long du chantier, assurant ainsi la protection des cours d’eau et des écosystèmes aquatiques adjacents.

Les périodes de travaux sont planifiées avec soin pour éviter toute interférence avec les périodes de nidification des espèces locales, avec des contrôles préalables systématiques pour s’assurer de l’absence de nids occupés avant toute intervention. Un système de bridage des éoliennes est également mis en œuvre pendant les périodes critiques pour les chauves-souris, limitant ainsi les risques de collisions nocturnes.

En parallèle, un suivi écologique a été conduit de manière régulière tout au long de l’année. Cela incluait des passages saisonniers pour surveiller l’activité avifaune et chiroptère, ainsi qu’une surveillance étroite des nichées de busards, permettant d’évaluer l’efficacité des mesures de protection mises en place et de proposer des ajustements si nécessaire.

Parc éolien du moulin d'Emanville - biodiversité et éolien

Durant la phase d’exploitation

Pour favoriser la cohabitation avec la population d’oiseaux locale, notamment le busard Saint-Martin, la buse variable et le faucon crécerelle, des bandes enherbées sont créées à distance des éoliennes. Ces zones sont spécifiquement aménagées pour offrir un habitat propice à leur alimentation, après consultation et accord avec les exploitants agricoles locaux. Cette initiative vise à minimiser toute interférence avec les activités de chasse et de nidification de ces espèces sensibles.

Un système de bridage est rigoureusement appliqué pendant les périodes critiques, ou lorsque les conditions météorologiques sont favorables à une activité accrue des chauves-souris. Les éoliennes sont ainsi bridées lorsque la vitesse du vent est inférieure à 6 m/s à hauteur de nacelle, la température est supérieure à 13 °C à la même hauteur, et la nuit pour éviter les collisions nocturnes.

Pour réduire l’attractivité des plateformes éoliennes pour les rapaces, des mesures spécifiques sont prises, telles que la communication avec les exploitants agricoles pour éviter l’installation de structures comme les mares, les perchoirs, les haies ou les cages à corneilles sous les éoliennes. De plus, un entretien régulier est effectué pour maintenir une végétation rase sur les plateformes des éoliennes, limitant ainsi leur attrait comme zones de repos ou de chasse pour les rapaces.

Enfin, un suivi écologique est effectué. Il comprend des passages réguliers tout au long de l’année pour évaluer l’activité de l’avifaune et des chiroptères. Deux passages par saison d’activité sont réalisés pour les chiroptères (chauves-souris), et deux passages par saison pour l’avifaune (oiseaux). Ce suivi permet de détecter toute mortalité éventuelle et d’adapter les mesures environnementales en conséquence.

À travers ces mesures préventives et de suivi, JPee vise non seulement à produire de l’énergie propre, mais aussi à préserver et à promouvoir la biodiversité locale, assurant ainsi un développement durable et respectueux des écosystèmes environnants.

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